Nuit Européenne des Musées

Nuit Européenne des Musées
Quand
mai 17 2025    
14:00 - 21:00
Bibliothèque Polonaise de Paris
6, Quai d’Orléans, Paris, 75004
Type d'événement
-

15:30 DANSES POLONAISES
17:30 Exposition éphémère de l’œuvre de Mieke Bal


La Polonaise, héliogravure de l’album Tańce polskie par Zofia Stryjeńska, Kraków, 1929. Collection IBPP.

 

DANSES POLONAISES

15:30–17:20

 

Comme nulle part ailleurs – à la Bibliothèque Polonaise de Paris, la danse prend place. Voulez-vous l’apprendre avec nous ? Il s’agit de la Polonaise et de quelques pas d’Oberek… Notre professeure, Ella Jaroszewicz, est une artiste mime, danseuse, metteuse en scène, chorégraphe et pédagogue. Elle est à l’origine d’un langage gestuel qui synthétise l’art du mime et la science de la chorégraphie, et qu’elle a développé en France. En 1973, elle crée la compagnie MAGENIA et, un an plus tard, le Studio MAGENIA, « Académie européenne de théâtre corporel », qui a existé jusqu’en 2018, et a formé plus de 800 jeunes artistes.

 

 

 


Exposition éphémère de l’œuvre de Mieke Bal

17 mai 2025 dans le cadre de la Nuit Européenne des Musées à Paris
Commissariat : Anna Szyjkowska-Piotrowska
Projet graphique : Zuzanna Zakrzewska

17:30 – Introduction par Mieke Bal
18:00 – Projections des films

 

 

Le passé ne va nulle part

Dans le cadre de la Nuit des Musées à Paris, l’Institut Bibliothèque Polonaise de Paris accueillera une exposition éphémère d’œuvres de la chercheuse et vidéaste Mieke Bal sous le commissariat d’Anna Szyjkowska-Piotrowska. L’exposition est basée sur trois films : Reasonable Doubt (98 min.), It’s About Time ! (31,29 min.) et Refugeedom (24,5 min.). Les écrans et les films ont été incrustés dans l’espace de cet hôtel particulier situé sur l’île Saint-Louis, qui abrite une incroyable collection d’art, d’archives et de trésors de l’émigration polonaise du XIXe siècle et de ses intellectuels et créateurs notables. Les images animées des films forment des installations avec des œuvres d’art choisies et font revivre le passé au cours de cette nuit spéciale à Paris.

Reasonable Doubt (98 min.) – Il s’agit d’un docu-fiction racontant scènes de l’histoire de la vie de Descartes et sa relation avec la reine Christine, dans une série de moments reliés par des réflexions sur la raison, la folie, le corps et l’esprit. Le film explore les relations entre le processus de la pensée-en-activité, et l’art visuel.

It’s About Time ! (31,29 min.) – Ce film est une fiction théorique qui examine à la fois la nature du temps et le contexte actuel de la vie sociale et politique, dont l’urgence est sous-estimée. C’est un manifeste discret pour agir face à des événements inquiétants. Le personnage principal s’appelle Cassandre, tout comme la prêtresse troyenne qui pouvait prononcer de vraies prophéties, mais qui n’était jamais écoutée, comme punition de son refus de faire l’amour avec Apollon, son patron. Un cas de « me-too » de l’antiquité. La Cassandre de Mieke Bal est à la fois une figure du passé et du présent. Cela figure donc aussi son concept du temps comme « pre-posterous », où le passé et le présent sont en dialogue, plutôt qu’en linéarité.

Refugeedom (24,5 min.), un film de Mieke Bal et Lena Verhoeff
« Avec le mot inexistant “refugeedom”, Lena Verhoeff et moi avons voulu exprimer l’état, émotionnel et physique, de la vie du réfugié sur la route. » a dit Mieke Bal. L’attention, y compris visuelle, pour les réfugiés est une urgence sociale et politique, mais aussi, simplement, dans la vie urbaine d’aujourd’hui.

 

« Le passé n’est jamais mort. Il n’est même jamais le passé. »
William Faulkner

 

Le passé en tant qu’histoire, récit ou image est une texture du temps présent.

Il ne s’agit pas seulement d’une texture abstraite et poétique, mais aussi d’une texture matérielle. Les pavés sur lesquels nous courons tous les jours, les pierres que nous jetons distraitement à la rivière, les arbres qui étaient là avant nous et qui nous survivront, les vieux meubles qui ont été témoins de conversations secrètes. Et bien sûr, le passé est là parce que tout ce qui s’est passé a façonné notre présent. Les personnes qui ont écrit des livres incroyables (comme Mickiewicz) ou la musique la plus touchante (comme Chopin) ou qui ont peint en anticipant les nouveaux horizons du XXe siècle et au-delà (comme Boznańska) sont tous encore là, avec leurs pensées, leur imagination et leur créativité, mais non pas par le biais de leur corps ; plutôt par celui de l’art. Ceux qui se sont battus pour la forme des pays ont laissé une trace sur les cartes. Nous faisons l’expérience de cette forme lorsque nous voyageons mais aussi lorsque nous restons à l’intérieur.

Il convient donc de répéter les mots de William Faulkner : « Le passé n’est jamais mort. Ce n’est même pas le passé. » Et pourtant, nous avons tendance à l’oublier, pensant que le passé est le domaine de la poussière et des araignées et que le fossé qui nous sépare d’eux est si grand que nous n’avons pas grand-chose en commun. Mais nous héritons des problèmes et des joies du passé, des questions et des réponses, et ce que nous appelons la connaissance ou la politique ne date pas d’aujourd’hui.

En tant qu’artiste visuelle et vidéaste, Mieke Bal a le sens de tout cela. Elle est capable de montrer la vitalité du passé, comment il croise et influence le temps présent, mais aussi comment il contient déjà l’avenir. Dans ses films, Mieke Bal se déplace rapidement dans le temps et montre comment la question de l’émigration est liée à la solitude, à la nostalgie et à l’aliénation (Refugeedom), comment les intellectuels ne cesseront jamais de chercher des réponses impossibles (Reasonable Doubt) et comment les anciens mythes grecs sont toujours d’actualité parce que nous ne partageons pas seulement les pierres, mais aussi la condition humaine (It’s About Time!).